LA PRESSE - CONCERTS

Tours Journées Charles Bordes Samedi 7  Novembre 2015

 

Les chants de l'éternité selon Franz Liszt et Charles Bordes

 

Pour sa septième édition, les Journées Charles Bordes à Tours et Vouvray ont mis en évidence le formidable travail de régénération de la musique liturgique entrepris par les deux compositeurs à leur époque. L'occasion aussi d'admirer la superbe performance en concert de l'ensemble Ludus Modalis dans leurs répertoires.

 


Ensemble Ludus Modalis © DR.
Ensemble Ludus Modalis © DR.
Edwige Parat, Kaoli Isshiki, Corinne Bahuaud, Sophie Toussaint, Bruno Boterf, Serge Goubioud, Jean-Claude Sarragosse, Benoît Descamps.


En l'Église Saint-Étienne de Tours, le 7 novembre, l'ensemble Ludus Modalis, dirigé de son pupitre par le ténor Bruno Boterf (son fondateur) et l'organiste Vincent Grappy, ont donné à entendre de larges extraits du "Via Crucis" (huit sur les quatorze de ce Chemin de Croix) composé entre 1876 et 1879 par Franz Liszt ainsi que d'autres pièces religieuses du maître de Weimar - et un chant grégorien du VIe siècle de Venance Fortunat. Ils ont aussi recréé à cette occasion un dialogue spirituel de Charles Bordes, "Domine puer Deus jacet", donné en 1900 et jamais rejoué depuis. 

A capella ou accompagné de l'orgue Debierre, les magnifiques chanteurs de Ludus Modalis ont offert au public un haut moment de spiritualité. De la désolation des stations de la passion du Christ à la méditation ("Crux"), de la prière mariale ("Ave Maris Stella") aux hymnes réaffirmant la foi en la lumière divine, les voix aux timbres parfaitement à l'unisson ont déployé les lignes pures d'un chant au noble dépouillement. 

Le programme mettait en évidence les liens entre des écritures aux styles propres à leurs époques mais s'inspirant aux mêmes origines. Le talentueux Vincent Grappy, titulaire des grandes orgues de la cathédrale de Blois, donnait le lendemain un récital à Vouvray en hommage au compositeur français natif de la région. 
Christine Ducq

Office funéraire du temps de Bach 19 octobre 2013

 
ÉvasionFestivalsLa Scène

Festival Toulouse les Orgues. du 09 au 20 X 2013.

Motets Charpentier trois voix d'homme

Un autre grand moment de ce festival fut le concert du même soir à la cathédrale Saint-Étienne par l’ensemble Ludus Modalis de , associé aux cordes de l’Académie Sainte-Cécile de Philippe Couvert et Elisabeth Desenclos, pour une ambitieuse restitution d’un office funèbre au temps de Bach. Il s’agit d’une sorte de Requiem allemand baroque mettant en regard des œuvres de Schütz et Bach. Fervents luthériens, aucun des deux n’a composé de Requiem, qui est propre la liturgie catholique, mais leurs catalogues comportent des pièces funèbres, à commencer par les formidables Musikalische Exequien du Sagittarius, qui structurent ce programme, encadrés par plusieurs motets de Bach, lesquels ont été composés isolément pour des offices funéraires.

Malgré le siècle qui les sépare, les deux maîtres appartiennent au même monde musical avec une parenté stylistique par l’utilisation généralisée du contrepoint, de façon austère ou luxuriante. Cela s’entend dès l’ouverture avec le motet Ô Jesu Christ mein’s Leben Licht BWV 118 à la déclamation lente et grave, donnant le ton d’une profonde solennité. La mort y est considérée comme une libération et un prélude aux félicités de la vie éternelle.

La plupart de ces motets sont écrits a cappella, parfois accompagnés d’un continuo, mais  associe aux douze voix solistes un quatuor de cornets à bouquin et de sacqueboutes et un ensemble de cordes se substituant au continuo du grand orgue. L’utilisation des instruments en colla parte, où chaque instrumentiste double un chanteur, enrichit le discours musical et établit un lien naturel entre Renaissance et Baroque.

Dans les Musikalische Exequien op 7 de Schütz les pages vocales accompagnées du seul continuo alternent avec la somptuosité instrumentale. L’osmose est telle entre les pièces que les onze versets du vaste motet Jesu meine Freude BWV 227 enchâssent par moitié la seconde partie de l’œuvre de Schütz Herr, wenn ich nur dich dabe SW 280. Concentré sur l’esprit et le sens, par une interprétation énergique et d’une grande expressivité, l’imbrication est telle que l’on se demande parfois qui de Schütz et qui de Bach. L’ensemble est d’une grande cohérence et l’on atteint le sommet au verset 9 Gutte Nacht avec le magnifique équilibre du dialogue entre le ténor-baryton  et les six dessus.

Chanteurs et souffleursEn guise d’In paradisium et pour démontrer qu’un office funèbre célèbre aussi la vie, Bruno Boterf avait choisi de conclure avec la cantate de Pâques BWV 4 Christ lag in Todesbanden, une cantate de jeunesse reprise à Leipzig en 1725, peut-être l’une des plus prenantes du cycle du Cantor. L’écriture et le style varient d’un verset à l’autre selon un contrepoint savant à partir de la mélodie du choral initial. Chacun des sept versets, dévolus alternativement au chœur, à chaque voix soliste et en duo évoque la mort pour se conclure par un Alleluia, signe du passage des ténèbres à la lumière. Ce choix judicieux permettait de mettre en valeur les solistes dans cette page virtuose comme ce redoutable air de basse plongeant au fond de la tessiture pour remonter à la limite aigüe.
Le choix interprétatif de l’ensemble du programme est des plus heureux avec une parfaite adéquation entre voix et instruments. Bruno Boterf souhaite l’enregistrer en Allemagne avec un orgue de tribune en continuo. Nous ne pouvons qu’espérer ce projet original.

22 Mars 2013 Paris Bibliothèque Nationale de France

A l’issue de la première journée du colloque international « 1570 : Le mariage au cœur des Guerres de Religion », l’ensemble Ludus Modalisoffrait, en guise d’illustration musicale des propos tenus tout au long de la journée, un concert de chansons et motets.L’œuvre de Guillaume Costeley (prononcer « Coteley ») a pour ainsi dire constitué l’une des trames maîtresses de ce colloque où l’année 1570 était à l’honneur, année de publication du recueil Musique[1] du compositeur.

L’ensemble Ludus Modalis dirigé par Bruno Boterf était invité pour l’occasion, et a livré dans ce concert la quintessence de son art, tout en adaptant très intelligemment à la circonstance le programme de son tout récent disque « Mignonne, allons voir si la rose… » . Le public de la BNF a ainsi pu entendre d’autres compositeurs, parmi lesquels Roland de Lassus, Claude Le Jeune, Nicolas de la Grotte, Philippe de Monte et Ubert Philippe de Villiers, dont les recueils ou chansons ont pour point commun d’avoir été publiés autour de l’année 1570.

Le concert s’ouvrait sur un motet à 6 voix Maeror cuncta tenet, composé pour le mariage de Charles IX par Philippe de Monte, compositeur prolifique mais assez rarement donné au concert. Lui succédaient cinq chansons de Costeley en miroir, dont deux chansons sur des poèmes de Pierre de Ronsard, Mignonne, allons voir si la rose, et La terre les eaux va beuvant, et le sublime dialogue à 5 voix sur un poème de Philippe Desportes Arreste un peu mon cœur.

La suite du concert se poursuivait sans le concours des voix féminines le temps de quatre chansons, pour nous livrer un autre versant de la production musicale de cette année 1570. Multipliant les effets scatologiques dans la chanson Grosse garce noire et tendre de Costeley, l’ensemble est cependant parvenu à transmettre la poésie de l’écriture musicale du compositeur, dont l’œuvre était associée ici à trois chansons également légères de Roland de Lassus, Un advocat dit à sa femme, Un jeune moine est sorti du couvent et O vin en vigne.

Olivier Bettens, par la lecture d’extraits des « Statuts de l’Académie de Poésie et de Musique », illustrait la naissance de cette Académie fondée cette même année 1570 et ouvrait une seconde partie dans ce concert, consacrée à la musique mesurée à l’antique. Cette partie du programme mêlait des œuvres de Claude Le Jeune (l’air à 4 voix, L’une et l’autre douleur d’amour et le psaume sur un texte de Baïf Au temps que crirai), un Pater en françois de Clément Marot mis en musique par Pierre Certon, Pere de nous qui est la haut, et une chanson à 5 voix de Roland de Lassus, Une puce j’ay dans l’oreille. Guillaume Costeley était également présent à travers « cette étrange chanson, Seigneur Dieu ta pitié, explorant les limites du monde de la modalité et de l’intonation pure », selon les termes du programme.

 La troisième et dernière partie du concert s’ouvrait sur la tragédie par la lecture de la préface « au lecteur » d’Ubert Philippe de Villiers et l’interprétation du poignant Aer funebre sur la mort tres lamentable de Loys Prince de Condé. Cet air constituait dans l’ensemble du programme un « ovni musical ».  Par sa forme et son propos, la pièce jurait presque avec le reste de la programmation, profonde déploration de la mort du prince de Condé, l’air alternait polyphonie masculine, et voix a capella, sublimée par la soprano Annie Dufresne, époustouflante de clarté et de simplicité.

Sans diminuer la prestation des deux autres solistes, la soprano Edwige Parat et le ténor Bruno Boterf nous ramenaient dans le domaine plus prosaïque de l’air soliste accompagnés du clavecin, dans deux chansons à 4 transcrites pour une voix et clavier de Costeley et Nicolas de la Grotte. Ces airs, remarquablement interprétés dans leur style préfigurent en effet la naissance de l’air de cour, en vogue dès les années 1590 à la cour de France. Pour reprendre les termes du programme,  « l’esthétique musicale de ces chansons et leur prosodie proche de celle de la musique mesurée, marquent une étape dans le développement de ce nouveau genre de l’air qui s’illustre dans les pièces de Nicolas de la Grotte aussitôt reprises par Adrien le Roy sous forme de version soliste accompagnées au luth. »Bruno Boterf, dans l’air Je suis Amour le grand maître illustrait cette prosodie à merveille.

 Quatre chansons de Guillaume Costeley terminaient ce très riche programme, entrecoupées de deux choeurs de la Porcie de Robert Garnier, remis grâce à Olivier Bettens dans leur contexte théâtral. Ces chœurs témoignent de la participation du compositeur au renouveau de la tragédie passant par l’union des vers et de la musique.

La pâte sonore unique de l’ensemble Ludus Modalis, la justesse des voix et de leur interprétation de ces pièces très diverses dans leur style et dans leur propos, nous permettaient, ce soir-là, de revivre l’émotion musicale d’un auditeur du seizième siècle. Saluons également la prestation du comédien Olivier Bettens, dont la voix et la présence, debout durant cette heure et demie de concert, ont très grandement contribué à cette magie de la reconstitution d’un concert Renaissance.

 Compte rendu par Marie Goupil-Lucas-Fontaine (CORNUCOPIA

Utrecht 28 août 2012

Ludus Modalis in Utrecht

"Psalms and hymns of the French Renaissance" 

Ludus Modalis/Bruno Boterf    Pieterskerk 

The ensemble Ludus Modalis, directed by Bruno Boterf , devoted a concert to Psalm settings and hymns by French contemporaries of Sweelinck. Although some composers use the tunes of the Genevan Psalter, it was mainly free settings which were performed. The link between them is that all the texts are strophic and in French. In their compositions they make use of polyphony and homophony and now and then they turn to madrigalisms to illustrate elements of the text. Just like in Sweelinck's psalm settings this music is in fact chamber music. Obviously the performances were adapted to the acoustical circumstances, but as a result we probably didn't experience these Psalm settings as they were intended. I would like to hear this music in more intimate surroundings. That doesn't take anything away from my great appreciation for the interpretation of Ludus Modalis. Three composers were represented in the programme: Claude Le Jeune, Paschal de l’Estocart and Guillaume Costeley. Only in the latter's setting of Psalm 133 the Genevan tune turns up. Notable is Le Jeune's setting of Psalm 81 for the fact that in the third section the number of parts is reduced to three. This was common practice in the renaissance, but never for textual reasons. In this case it is used to single out that part of the text in which God himself is speaking. Ludus Modalis presented itself as an excellent ensemble of fine, well-blending voices. The delivery was as good as possible in the reverberant acoustic.

Johan van Veen (© 2012) 

Vouvray le 16 octobre 2010

Ludus Modalis : l'émotion

Après la conférence-concert sous l'égide de Philippe Vendrix, directeur du Centre d'études supérieures de la Renaissance, c'est en l'église de Vouvray que l'on retrouve l'ensemble vocal Ludus Modalis dirigé par Bruno Boterf, pour un concert autour d'un célèbre polyphoniste du XVI e siècle, Pier Luigi Da Palestrina. Une heure et demie d'émotion où au musical se mêlait le spirituel, grâce au subtil mélange des voix de femmes et d'hommes. Cet ensemble de huit voix solistes, a chanté autour du «Stabat Mater», de magnifiques madrigaux sacrés, tirés du célèbre «Cantique des cantiques».                                              

La nouvelle république 21/10/2010

 

 

Vouvray Le 16 octobre 2010

 

L'ensemble Ludus Modalis illumine les polyphonies de Palestrina.

 

Palestrina toujours à redécouvrir

 

A quelques pas du « cimetière dans les vignes » où il repose, les JournéesCharles Bordes rendaient hommage, samedi en l'église de Vouvray, au compositeur et musicologue visionnaire, par les voix de l'ensemble Ludus Modalis. Au programme, un splendide triptyque consacré à Palestrina avec, en son centre, le Stabat Mater à 8 voix. Et l'on comprend l'enthousiasme suscité par ce chef-d'oeuvre de polyphonie lorsque Charles Bordes le fit entendre, après des siècles de silence, dès 1891. Une oeuvre contemplative, aux architectures puissantes que l'ensemble Ludus Modalis, dirigé par Bruno Boterf, éclaire, conjuguant somptuosité vocale, rigueur et profondeur. Sur les panneaux latéraux du triptyque, des motets et madrigaux sacrés, enchâssant dans des polyphonies flamboyantes des versets du Cantique des cantiques et des vers de Pétrarque. Un moment rare, bel hommage à Charles Bordes, ce musicien « passionné et libre qui oeuvra avec ardeur à mettre les musiques les plus savantes sur la place publique, retrouvant ainsi, loin des tintamarres de la musique religieuse romantique, les racines méditatives de la musique sacrée », précise en prélude Michel Daudin, l'instigateur de l'événement.

La nouvelle république 19/10/2010

 

Regensburg Tage alter Musik  30 mai 2009

Zauber der geistlichen Nacht

Ludus Modalis" und ihr stimmungsvolles Konzert in der Dominikanerkirche

Die Nachtkonzerte bei den „Tagen Alter Musik“ haben ihre ganz eigene Aura. Vielleicht ist man ein wenig müde, wenn man in der spärlich erleuchteten Dominikanerkirche ankommt, schon gesättigt von den vorangegangenen Darbietungen des Festivals. Aber dann wirkt doch wieder der ganze Zauber des hochgewölbten gotischen Raums und der darin erklingenden geistlichen Vokalmusik. Man lässt sich gefangen nehmen, taucht zu mitternächtlicher Stunde ein in die flutenden Klänge und lässt sich von ihnen wie auf einer Welle mittragen.

Das gelingt an diesem Samstag besonders gut, weil die acht Sängerinnen und Sänger der französischen Gruppe „Ludus Modalis“ einen ganz runden, ohne große Ecken und Kanten dahinströmenden Gesang entwickeln, in dem nur selten einmal schärfere rhythmische Akzente vernehmbar werden. Der Wiederentdeckung eines Renaissancemeisters haben sie sich in ihrem Programm verschrieben: des um 1537 geborenen Paschal de L’Estocart, der nur spärliche biographische Spuren hinterließ, dafür einige bedeutende Sammlungen mehrstimmiger Kompositionen. Auszüge aus seinen „Sacrae Cantiones“, den „Cent Cinquante Psaumes“, den „Quatrains du Sieur du pibrac“ und den „Octraines de la vanite du monde“ gibt es in diesem Nachtkonzert zu hören.

Geschmeidige Handbewegungen

Erst bei genauem, konzentriertem Zuhören entdeckt man den inneren Reichtum der einzelnen Kompositionen und ihrer Interpretationen unter der Leitung von Bruno Boterf, der seinen Mitsängern mit geschmeidigen Handbewegungen den Tactus angibt. Man hört sich ein in die Vokalfärbungen des alten Französisch (das gegenüber dem Lateinischen bei weitem dominiert) und bewundert die Meisterschaft, mit der sich L’Estocarts Vertonungen zwischen Homophonie und Polyphonie, syllabischer und melismatischer Textbehandlung bewegen. Und ist überrascht, wenn inmitten der drei- bis sechsstimmigen Sätze auch einmal eine Psalm-Strophe im Unisono der Männerstimmen erklingt.

Entdecken lassen sich auch, unauffällig eingebunden in den großen Linienfluss, Mittel der Textausdeutung: Stellen, an denen inhaltsbedingt das innere Tempo der Musik sich zugunsten einer erregteren Diktion beschleunigt, ganz kurze aber sprechende Generalpausen, unerwartete Akkorde und Harmoniewechsel, sogar – etwa in „Susanne un jour“ – Querstände im Stimmgefüge. Doch landet die Musik danach immer wieder im sicheren Hafen der breit ausschwingenden Plagalkadenz. Selbst das ist nicht bloß Konvention der Zeit sondern auch ein Stück geistliche Botschaft: Es gibt Kundschaft von der göttlichen Geborgenheit nach allen Wirrnissen der Welt, von denen in den Texten oft genug die Rede ist.                                                       Von Gerhard Dietel, MZ  Mittelbayerische

 

Temple du foyer de l'âme, Paris : "Bonne nouvelle pour le chant" polyphonique en France, avec la naissance, à l’instigation de Bruno Boterf, du groupe Ludus Modalis qui annonce des ambitions au plus haut niveau comme le montre son récent concert consacré à Paschal de l’Estocart, qui milita pour la cause calviniste au plus fort des guerres de religion. Si sa vie est mal connue, ses œuvres témoignent pour lui comme les très remarquables Sacrae Cantiones, de 3 à 7 voix, publiées en 1582, mais longtemps enfouies dans les archives de la bibliothèque de Valladolid en Castille.

Ce sont précisément ces « meslanges de chansons latines et françoises » qu’ont ranimés les chantres zélés de Ludus Modalis, invités du Temple parisien du Foyer de l’âme. Un vrai maître nous y est révélé, tant dans le maniement du contrepoint imitatif que de l’effet homophone, l’harmoniste hardi y relayant le rythmicien inventif, sans préjudice pour les dons madrigalisants du figuraliste.

Attentifs à ces bonheurs d’écriture, Bruno Boterf  et ses camarades ne cessent, dans le même temps d’être à l’écoute de la spécificité huguenote qui, dans ses  pieux élans  s’accomode aussi bien du culte au temple que de la dévotion « ès maisons privées ».

  Roger Tellart, La lettre du musicien, mai 2007

 

Festival Toulouse les Orgues, Les Vêpres de Monteverdi, avec les Sacqueboutiers de Toulouse: "Dès le « Domine ad adjuvandum » qui suit la proclamation initiale du « cantus planus », la plus intense ferveur anime de l’intérieur la géniale musique de Monteverdi parcourue du début à la fin par une pulsation vitale semblable à un battement de cœur. Les instruments et les voix s’appellent, se répondent, se mêlent dans une polyphonie et une richesse rythmique inouïe. Jean-Pierre Canihac choisit d’admirables phrasés, d’étonnantes transitions, au bénéfice d’un intense pouvoir expressif. L’ensemble instrumental, impeccable de justesse et de précision, les voix bien différenciées, notamment dans les vertigineux échos, concourent au bonheur de l’écoute."

Robert Penavayre, Voix du Midi, 14 octobre 2006

 

Festival Sinfonia en Périgord : "La vie est aussi une fête, à condition d'être sublimée par le verbe et par la musique. Elle le fut doublement dans les madrigaux italiens profanes et sacrés, que Ludus Modalis sut magnifier avec un souci de perfection tout autant que de liberté d'expression de chaque chanteur, qu'ils soient ténors comme Bruno Boterf, basse comme François Fauché ou soprano comme les dames Nathalie Marec ou Julie Robard Gendre. Très attendus, les madrigaux de Palestrina  ont atteint sans doute les sommets dans l'intelligence des textes notamment ceux de Pétrarque, et des partitions. Sans lyrisme excessif, la profusion polyphonique a révélé à la fois la beauté du vivant et les promesses de joies charnelles comme autant de remèdes non pas à l'amour, bien entendu, mais à l'inéluctable faucheuse."

Philippe Thomas, 4 septembre 2003, Brantôme